mardi 22 septembre 2009

bouh

Il avait surement raison de ne pas croire à sa chance de pouvoir la regarder, la toucher.


Elle l'a plaqué.

samedi 19 septembre 2009

Jean Giono - Jolis chatons.




J’ai été tellement surprise de retourner dans ces lieux. Il y avait des tonnes de petits fantômes, partout. Séverine et moi en train de faire de la gym dans les couloirs en douce, Sébastien qui tient une fille par la taille en fumant une cigarette dans la petite rue derrière. Et puis moi sur un banc, en 6ème, les cours d’EPS et la course longue. Tout ça quoi.

La grande question a été : est-ce que ça a changé ? Et qu’est-ce qui a changé ?

J’ai passé mes deux premiers jours à penser que rien n’était pareil, et la seconde d’après, que tout était en fait identique. Bizarre. Je voulais écrire un article un peu sociologique, vous expliquer les différences et les similitudes intra-générationnelles.. mais merde, j’en ai pas envie pour le moment.

Alors voilà ce qui m’a marqué aujourd’hui :

Il y a cette petite bande. Ils sont toujours les uns avec les autres, on a du mal à différencier le mâle de la femelle tant la mèche, le slim, les pulls larges rayés les font se ressembler. Les voix sont toutes fluettes. Pas encore de trace de barbe.

Ils vont se mettre dans un recoin, là-bas, et ils s’allongent les uns sur les autres. C’est très doux, très paisible. Les mains se cherchent, les peaux se touchent, les corps ne font plus qu’un.

On a envie de se blottir aussi contre eux, d’enfouir son nez dans ces pulls moelleux à 100 euros achetés par papa et repassés avec soin par maman. On voudrait sentir l’odeur de propre, de savon de ces petits ados à la peau lisse, aux cheveux propres. S’enfouir dans cette douceur lascive, somnoler en se laissant bercer par le bruit de fond rassurant du préau. On voit qu’ils attendent l’adolescence, elle n’a pas encore eu de prise sur leur beauté enfantine. La violence des conflits intérieurs se prépare, et, liés les uns aux autres, ils l’attendent sans crainte.


Des rires, parfois. J'entrevois quelques traces de personnalité. Une jeune fille déjà très formée fait la maligne, embrasse ses copines sous les applaudissement des autres. Un garçon vient s’installer, tranquillement, entre les jambes d’une de ses amies qui l’accueille en lui ouvrant les bras et en lui caressant les cheveux, pendant que le jeune homme rosit de plaisir , il est fier de son culot récompensé. Hier déjà, il s’est assis à coté d’elle à la cantine.

Et puis ce tout petit couple.. Elle est jolie comme un cœur, encore toute petite. Assis à ses cotés, le bras autour de ses épaules, un jeune homme qui la couve du regard. Ils ne se parlent pas. J’aime sa façon de la toucher, sa main sur son épaule, posée, légère, comme s’il avait peur de l’abîmer. Comme s’il n’en revenait pas encore de la chance qu’il a d’être là, simplement à coté d’elle. Elle rit parfois et lui la regarde.

Elle est son trésor.

Un instant elle se lève et disparaît de sa vue. Je le vois s’assombrir, retenir son souffle. Et si elle disparaissait ? Je me souviens de cette terreur de ne plus exister pour l’autre en étant hors de sa vue. Il la cherche des yeux, il est tellement beau, sur la pointe des pieds, redoutant le pire. Moi, je la vois, la petite, à moitié dans les bras d’un autre (quel séducteur celui là !). Aussitôt, le petit Roméo s’élance, marche d’un pas décidé vers elle et pose ses lèvres sur sa joue. Elle referme ses bras sur lui et ils se serrent l’un contre l’autre, fort de cette absence de quelques minutes. Je sais ce qu’il y a dans leurs têtes, je connais cette force démesurée et je les envie pour ça. Ils ne savent pas encore le reste.

Ils retournent se lover contre leur petite bande. Une portée de chatons bien nourris, voilà ce qu’ils sont.

On dirait un tableau, une photo, je reste devant eux à les regarder et ils ne disent rien. Ils me regardent en retour en silence. J’ai envie de m’asseoir avec eux et de leur raconter combien la vie est dure, comme ça va faire mal quand le premier chagrin d’amour va pointer son nez, quand leur jolie bande va imploser, ravagée par les trahisons, les déceptions et le reste. Je voudrais leur dire qu’il n’ont pas encore connu la force de l’orage, que jour après jour ils vont en chier mais que tout s’apaisera. Je voudrais leur dire de ne pas perdre espoir, qu’ils sachent que tout n’est jamais aussi dur qu’on le ressent. Qu’ils vont se surprendre eux même, mais que parmi eux certains resteront, et que personne ne leur enlèvera jamais ces moments hors du temps.
Je voudrais leur expliquer que bientôt ce ne sera plus possible, d’être simplement blottis les uns contre les autres sans penser à rien d’autre. Le désir va faire son travail, le contact ne sera plus le même, le moindre frôlement pourra leur faire perdre la tête. Il faudra savoir mettre des distances, trouver le bon contact, chercher d’autre moyen de se dire comme on s’aime sans trop se toucher.


Mais ils le sauront bien assez tôt. Ils sont beaux, intelligents, riches à point. Ils s’en sortiront, ils le savent et confiants ils se jettent dans cette spirale que certains appellent adolescence et dont aucun ne ressortira tout à fait le même.

Alors je me tais.

mercredi 9 septembre 2009

"Les belles auront la folie en tête ! "





En parlant de cerises...

N'oubliez pas la sortie de la saison 2, le 8 octobre !

Pour leur rendre visite en attendant, c'est par là :

Violette
Zik
Amos
Satya

jeudi 16 juillet 2009

Paris - 6 -

Ahhh..

Je regarde un film, tranquillement, dans l'appart ou je suis. Seule. Il se met à pleuvoir, fort, mais je ne réagit pas tout de suite. Je commence à avoir l'habitude de cette drôle de ville ou le temps change en permanence. Tout à coup, je n'entend plus mon film. Les murs tremblent, des choses tombent des étagères. Et là, panique.

Je cours d'une pièce à l'autre pour fermer les fenêtres. Je me fait gifler par d'énormes grêlons, au moins de la taille de pièce d'1 euro. Je m'appuie de tout mon poids sur les fenêtres pour pouvoir les fermer, le vent est plus lourd que moi et c'est dur.
Mais le bruit continue et je me rend compte que la tempête à rouvert certaines d'entre elles, que je n'avais pas verrouillée à fond... Les rideaux volent, j'entends les gens crier dans la rue. J'ai les pieds trempés, le sol est couvert de ces glaçons qui iraient parfaitement dans le pastis de Pierrot.

C'est effrayant, j'ai l'impression d'être dans un bateau en naufrage.

Puis, les fenetres fermées, je m'autorise à rouvrir les yeux. En bas, des gens courent dans tous les sens, un rideau blanc s'abat sur la ville et l'eau ruisselle sur le sol.

Je n'ai plus qu'à sécher l'appart et à fumer une bonne grosse clope. Petit à petit, la chute de grèle s'apaise. Un peu plus tard, le bruit des canons à grèle. Je ne savais pas que ça existait dans les villes.

Mais enfin, pourquoi personne ne m'a averti des dangers des tempêtes parisiennes alors que je sais tout des pick pockets ?




Mais après la tempête... Le calme du petit matin.

Paris - 5 -

Deux réflexions amusante de mes collègues :

1/ Voyant un moustique pendant la pause déjeuner, H s'exclame : "Ouahou, c'est la première fois que je vois un moustique en dehors du métro !"
( ? ) Inutile de préciser qu'il semble bien connu que les moustiques parisiens sont adepte des transports en communs..

2/ On parle donc des animaux Parisiens, et mon autre collègue V, nous dit le plus sérieusement du monde : "Vous avez vu, il y a une nouvelle espèce de pigeon qui s'installe dans paris ! Ils sont plus gros et dodue, et ils ont le bec orange. Ils aiment faire peur aux autres pigeons...." Je lui demande si c'est une espèce mutante, il me répond que vu la carrure de la bestiole, il pense plutot à la migration de pigeon "ruraux".

La question est, y'a t'il des poules en liberté dans Paris ?

mercredi 8 juillet 2009

Le bonheur est une sauterelle


C'est fou la vie comme on a du mal à la dresser, comme on se bat chaque minute pour des instants de bonheur. On avance un pas après l'autre, et on rêve toujours un peu plus fort.

Il y a tout ces chemins qui s'offrent à la jeunesse, toutes ces routes à prendre. Et l'impression qu'aucune n'est la bonne. On voudrait faire de belles choses, ou au moins des choses, être quelqu'un et se respecter pour ça.
Mais c'est pas toujours facile, souvent le succès glisse entre les doigts, le bonheur s'avale comme une bouffée de cigarette qu'on recrache aussi vite. Alors on se jette sur d'autres occasions.

De vrais gosses, à genoux dans l'herbe, qui essaieraient d'attraper des sauterelles.. On referme la main, on croit qu'on la tient alors on serre fort, pour pas la laisser partir. Le plus souvent, on avait même pas de sauterelle. Les autres fois, on la voit à peine, elle a sauté quand on a voulu la regarder.

Il y a le groupe et cet amour fou et inconditionnel des uns pour les autres.
Il y a ces silences lourds de sens et les autres.
Il y a ces regards, cette présence, et encore et toujours cet amour qui flotte, malgré les larmes, l'inconpréhension et les désillusions.
Il y a les souvenirs et les envies d'encore, d'un futur qu'on souhaite plus fort, plus intense.

Sans y croire vraiment.

Dur de grandir, dur d'apprendre en se prenant des coups. On essaie de se protéger, mais de quoi? Rien n'est certain, tout ce qu'on sait c'est qu'on s'aime et qu'on voudrait ne jamais se perdre. Et pourtant...

Y'a comme des envies d'ailleurs, d'autres choses, mais on est tellement liés.. On sait qu'après avoir partagé tout ça, on sera jamais tout à fait pareil. On sait que personne d'autre ne peut comprendre, on est comme un gigantesque puzzle humain, attaché les uns aux autres, comme un paquet de mikado sur une table. Quand t'en enlève un y'a tout qui tombe.

Et les terribles souvenirs. Flous, brumeux. Comme un réveil de cauchemar effrayant.

Je sais pas ce qu'il adviendra, je sais qu'il y aura encore du chagrin, mais si arrive à se relever de ça, rien ne pourra nous abimer je crois.

mardi 7 juillet 2009

Paris - 4 - La courtoisie

À Paris, les hommes sont courtois. Ou galants, appelez ça comme vous voudrez. Toujours est-il que cette extrême politesse est très surprenante au premier abord.

Un exemple ? L’ascenseur :

Non contents de laisser les femmes monter les premières dans l’ascenseur, les hommes adoptent un rituel bien particulier. Une fois entrés, ils se plaquent contre les murs, les bras croisés derrière le dos, la tête basse. Et une fois arrivé à destination, ils attendent.

Imperturbables.

Bien collés contre la paroi, ils ne sortiront que lorsque la dernière dame sera sortie. Est-ce pour obéir au célèbre « les femmes et les enfants d’abord », s’assurer de la bonne descente de toute les voyageuses avant leurs propres sorties ?

En tout cas, c’est très embarrassant les premières fois. Imaginez-vous, femme de votre état et pas du tout habituée à ce genre de politesse. Vous vous retrouvez coincée au fond d’un ascenseur bondé d’hommes en tout genre (du jeune stagiaire à peine pubère au grand rédacteur en chef en costard.) Vous êtes au fond, bien sur, puisque vous êtes entrée la première, galanterie oblige. Une fois arrivé à l’étage désiré, après avoir eu quelques secondes d’hésitation et voyant que personne ne fait mine de sortir, vous devez prendre une décision. Grand moment de solitude. La logique voudrait que la personne la plus proche de la sortie l’emprunte la première. Mais non, tous regardent leurs pieds.
Patients.

C’est dit, ils ne sortiront pas avant vous.

Il ne vous reste plus qu’à traverser l’ascenseur en sentant tous ces regards derrière vous, en évitant au mieux tout frôlement et essayant de ne pas trébucher.


Il faut voir le regard dur et réprobateur des ainés pour les petits jeunes, au cas ou l'un d'entre eux entreprendrait de perdre patience et d'esquisser la moindre envie de passer avant une dame.

"Hey la, Moussaillon, pas si vite ! Tu n'arriveras à rien dans la vie avec de telles manières !"
Les nouveaux arrivés sont donc vite mis au jus des règles à respecter. La courtoisie est numéro un.

Je dois préciser que la galanterie des hommes Parisiens s’est surtout faite remarquer au journal.

Parce que dans le métro, c’est moins flagrant.