mercredi 1 juillet 2009

Paris - 1

Quelques découvertes sur Paris, ses habitants et sur la vie de bureau dans un grand groupe de presse.

- Les parisiens sont « maman poule ».

Oui, ça risque d'en surprendre quelques uns, mais le parisien est par nature maternel, j'en suis à présent convaincue. Il ne peut pas s’empêcher de veiller, d’un regard discret, sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à un provincial.

Premier exemple :

Je débarque à la gare le jour de mon arrivée. J'ai surement l'air un peu débraillée, un peu à l’ouest et je suis surtout très chargée. Pas difficile donc pour les yeux affutés du Parisien de me classifier comme étrangère. Je grimpe dans le bus qui me ramène à l’appart, je me fait une petite place debout, parce que le bus est plein.

Une petite dame me secoue le bras gentiment et me glisse à l’oreille : « Attention, mademoiselle,votre sacoche est ouverte ! »

Je prend pas la peine de lui expliquer que c’est normal, que de toutes façons elle est tellement pleine que j’ai moi même du mal à sortir mes affaires de mon sac. Je vois bien qu’elle ne me lâchera pas des yeux tant que la sacoche ne sera pas refermée, alors je m’escrime sur la fermeture éclair. Je note son air satisfait, et son hochement de tête rassuré.

Suivant son instinct maternel pour la petite provinciale que je suis, elle a cru de son devoir de me protéger des vilains pick pocket.

Deuxième exemple : je suis dans le métro, en route pour chez Odile, quand il y a une surprenante coupure d’électricité. Je n’ai pas peur quand le métro s’arrête, je l’utilise très souvent dans ma province et je suis pas née de la dernière pluie non plus. Mais quand même, je jette un coup d’œil autour de moi, cherchant des yeux un quelconque pic à glace pour casser une vitre en cas de manque d’oxygène, ce qui ne manquerait pas d’arriver si la situation s’éternise, vu le nombre de personne par mètre carré.

Un gentil monsieur, sentant mon trouble mais ne le comprenant pas tout à fait, me rassure : « Nous n’avons pas encore passé Bastille.. » Cette fois encore, je n’ai pas le courage de lui expliquer que je sais très bien ou nous sommes, et je hoche la tête gentiment, avec même un sourire de remerciement.

J’ai encore des tonnes d’exemple : le garçon qui a voulu m’expliquer comment se lisait un plan quand je jetais un coup d’œil pour mémoriser mes correspondances, le gentil collègue qui a tenu à me laisser devant la porte de chez moi alors que je lui assurais connaître le chemin, la dame qui m’a accompagné sur la moitié de la route pour me ramener au métro quand je lui demandais juste la direction à prendre, ou encore le couple de covoitureurs qui a insisté pour me laisser devant chez moi alors qu’ils partaient dans l’autre sens.

J’ai conscience d’énoncer là quelque chose de révolutionnaire, on considère souvent les parisiens comme froids et pressés. Le parisien est en fait tellement serviable qu’il en devient presque irritant, par la façon qu’il a de vouloir nous protéger. Comme une vraie mère, quoi. On peut pas vraiment lui expliquer qu’il va nous vexer, s’il continue à considérer qu’on peut pas se

débrouiller seul. Mais le parisien est tellement sympatique dans son role de maman poule qu’on ne peut pas lui en vouloir vraiment.

2 commentaires:

  1. Une fois que j'étais dans le couloir du métro, une dame a eu un malaise. Immédiatement, il y a eu cinq personnes autour d'elle pour voir comment elle allait, plus 4 ou 5 qui appelaient les secours! Mais je dois dire que moi-même, il y a plusieurs années j'ai fait la course pour briser la glace, pousser le gros bouton pour arrêter l'électricité alors que quelqu'un était tombé sur la voie.
    et c'est moi qui ai gagné!

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  2. Pis y'a aussi les parisiens-poussins-perdus, Kol. Une fois, un japonais m'a demandé son chemin. Je passe cinq bonnes minutes à lui expliquer en english, je m'applique, les prépositions, les verbes directionnels, je risque même un conditionnel et tout et tout, je suis hyper fier, mon bonhomme repart de son côté, guilleret. Moi aussi. Pis au bout de cinq minutes, je réalise que j'avais confondu deux noms de rues et que j'avais envoyé mon japonais aux fraises. Je l'avais fait partir pile à l'opposé de sa destination.
    Je ne sais pas comment on dit "petit con" en japonais... Mais lui, je pense qu'il savait.

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