samedi 2 mai 2009

Hier, Aujourd’hui et Demain


J’ai repensé à cette histoire de trousse, hier. Ça montre une fois de plus comme ces gamins ne pensent jamais, jamais aux conséquences de leurs actes. Il parait que c’est une caractéristique de cet âge-là : agir, puis laisser les choses se faire. Pas de préméditation, la vie se passe dans l’instant, tout de suite. Ce qui se passera demain ne compte pas, demain, c’est loin !

Ça explique surement un certain nombre de conneries.

Ils ne se projettent pas dans le futur.

J’ai vu une fois une rédaction qui m’avait fendu le cœur. Le gamin disait qu’il avait passé les meilleurs moments de sa vie. A 12 ans, a t-on le droit de parler de sa vie au passé ?

A leur âge, on attendait tous de grandir, vite. On attendait toujours quelque chose, en fait. Plus de sorties, les vacances, le premier bisou. Puis toujours plus de sorties, le permis de conduire, le grand amour.. Et maintenant, qui peut dire qu’il ne vit pas dans l’attente de quelque chose ?

Voilà un extrait de mon journal intime à titre d’exemple. J’avais 13 ans.

« Aujourd’hui, on est mercredi 21 septembre. Je sais dire Mardi (Martes) Jeudi (Juebes) Vendredi (Vuernes)) en Espagnol ! Quoi d’autre ? Cet après midi, je vais chez Thibault. J’ai hâte d’être :
- En musique : dans 20 minutes
- À midi : dans 2 heures
- Chez Thibault : dans 3 heures.
- Le weekend du 8 octobre. Je vais trop m’éclater !!
- J’espère que j’irai au stage de la Toussaint, ce serait trop bien. »

Certains de ces petits ont une vie tellement étrange, entre ceux qui sont ballotés de famille d’accueil en foyers, ceux qui arrivent fraichement d’autres pays ou ils ont connu des choses qu’on ne peut pas imaginer et ceux qui voient ces choses-là chez eux. Peut-être que la seule solution pour contrer ça, c’est de vivre le maintenant, sans se concentrer sur l’après.
Ça doit être pour ça qu’ils sont si mauvais en conjugaison.

J’ai remarqué aussi à quel point la rancœur n’existe pas chez eux. Il y a un gros conflit, tu les engueules, tu les punis même. Quelques jours plus tard, ils viendront se confier à toi autant qu’à un autre, ce qui est passé ne compte plus. Même la petite qui m’a dit qu’elle allait me péter les dents me sourit maintenant dans les couloirs, et me raconte tout quand elle a des soucis avec un prof.

Bref, on en reparle demain.

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