samedi 2 mai 2009

Jeudi 20 Decembre


Aujourd’hui, c’était mon dernier vrai jour avant les vacances, parce que demain, les petits n’ont pas cours l’après-midi.

Les deux premières heures, j’ai des perms. Des grosses perms. Parce que comme le dit l’assistante d’éduc dans son blog, il y a toujours des profs qui sont malades la semaine avant les vacances.
Malheureusement, j’ai même les 3i, et ils sont odieux. Il y a des gosses qui sont chiant sans le vouloir vraiment, parce qu’ils « oublient » de chuchoter, ou parce qu’ils s’agitent ; mais les 3i, c’est différent. Ce qu’ils veulent, c’est me faire tourner en bourrique.
Bref. Ils sifflotent, cachés dans leurs cols roulés. Impossible de savoir qui c’est, quand l’un d’entre eux s’arrête, un autre reprend la suite. Ils sont insolents, répètent ce que je dit. Ça demande un gros effort de ne pas s’énerver dans ces moments-là, mais il faut tenir. C’est ce qu’ils veulent, après tout. Voir le prof/surveillant devenir tout rouge et hurler tout ce qu’il a dans les poumons.
C’est une sorte d’exercice de méditation, en fait. Ma collègue ne résiste pas. Elle s’énerve, et ils se marrent.

Bref. Dans ces moments-là, il suffit de se dire que ce n’est qu’une heure, et que la sonnerie finira bien par mettre un terme au calvaire. Et tenter de contenir le tout pendant le temps qu’il reste. Je crois que je ne suis pas encore assez expérimentée dans l’art de la perm pour maitriser les 3i.
Tant pis.

Mais la journée s’achève sur une note positive : les exclus inclus. C’est le tour de Mahil aujourd’hui, et il parait qu’il est insupportable. C’est vrai qu’à chaque fois que je passe dans la salle, il bavarde et s’agite. Quand mon tour vient, j’essaie moi aussi de lui donner des exercices de maths, sans succès. Il n’arrive pas à se concentrer, tente tout pour un peu de distraction. Je lui propose alors de faire les exercices au tableau. Ça, ça marche à tous les coups. Les gosses adorent toujours autant écrire au tableau, même si c’est des exercices de maths. Alors il bosse, sans s’en rendre compte. Des puissances, on passe à la géométrie, puis, quand je sens qu’il se lasse, je change. Il râle beaucoup au début parce que l’autre exclue incluse a fini à 16h30 et que lui doit encore rester une heure, mais je lui dégaine le jeu du dictionnaire, et ça achève de le calmer.
Le jeu du dictionnaire, c’est simple mais efficace. Je prends un mot, lui donne la définition et lui doit trouver le mot que j’ai choisi. Quand il trouve, on inverse les rôles. Et croyez-moi, c’est pas si simple que ça en a l’air, parce que plus les mots sont simples, plus les définitions sont tordues. En tout cas ça marche, Mahil adore et il ne veut plus s’arrêter.
Bon, il y a un moment quand même ou il se déconcentre, alors je me creuse la tête pour trouver un jeu utile et instructif.
Finalement, je fais simple. Je lui donne un mot d’usage courant, il doit me trouver un synonyme en langage soutenu, et un autre en argot lyonnais. Il adore. Ainsi, j’apprends que « chtouille » signifie petite amie et lui s’esclaffe en découvrant qu’on peut dire « Mettre un soufflet » à la place de « Mettre une droite ».

Le problème de tous ces jeux, c’est que même s’ils m’ont bien aidée à canaliser l’énergie du petit Mahil, ils ne font pas très sérieux. Rien à voir avec la liste de verbes à conjuguer que lui avait refilé ma collègue qui y était précédemment. De l’autre coté de la vitre, tout ce que voient les collègues, c’est que Mahil se marre et n’écrit rien. Bon, pour la forme, je lui demande de prendre des notes des mots qu’on a dit, mais quand même, il se marre. Je peux pas l’empêcher, en plus je rigole aussi. Seulement voilà, être exclu inclus, c’est quand même une punition. Alors je ne sais pas vraiment si on a le droit de faire des jeux, même s’ils prennent en compte un dictionnaire. C’est toujours la même question qui revient, exactement comme pour moi d’ailleurs.

Est-il préférable de faire semblant de travailler ou de travailler sans en avoir l’air ?

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