samedi 2 mai 2009

Pour Anne sophie.

Anne sophie, tu m'as demandé d'écrire dans mon blog, mais qu'est-ce que je peux raconter ?

En ce moment, je n'observe plus la jungle adolescente, je nous observe nous, dans notre triste décadence, dans ce chaos nouveau et cette tristesse qui désormais remplace notre euphorie. Ces jours de printemps n'ont pas encore révélé leur saveur, et j'attends, toujours un peu plus, un orgasme de bonheur.

Alors raconter, oui, mais quoi ?

Aujourd'hui, j'ai vu...

J'ai vu cette salle pleine d'adultes qui se battent pour changer un petit bout de monde. Toute cette énergie pour gagner un peu de terrain, dénoncer un peu plus la précarité, créer du lien entre eux, assemblée des plus cultivées, et tout ces jeunes, tout ces pauvres, ceux dont on croit qu'il ne savent pas parler.

Voila anne sophie, ce que j'ai vu aujourd'hui. Juste des adultes décidés et pleins de rêves. Oui, ça existe.

J'ai vu aussi cette toute jeune fille dans le bus, avec ce visage tellement fin. Quand les contrôleurs sont entrés, elle n'a rien dit. Quand l'un d'entre eux s'est approché, elle s'est contenté de dire "j'ai rien", le plus dignement du monde, mais sa voix a tremblé un peu. Elle s'est levé, toute droite, et est descendue du bus.

Le contrôleur avait l'air un peu penaud, et il avait raison.

Le bus est reparti. Je suis restée dedans et elle était dehors.

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