samedi 2 mai 2009

Jeudi 8 Novembre

Il n'y a rien qui ressemble plus à une rentrée qu'une autre, au collège. Pas les vacances, par contre. Les miennes avaient déjà ce goût d'ailleurs, ce rappel qu'il existe « autre chose » que l'école, autre part. Ici, les gamins ne partent pas beaucoup, surtout pendant de si petites vacances. Mais il y a quelque chose de ça quand même, un parfum de liberté...

Pour certaines, ce sera : « Je me suis levée à 11 h tous les jours, et le soir, je sortais jusqu'à 11 h aussi ! et 11 h, j'étais même pas dans l'ascenseur encore ! »

Pour d'autres, on aura plutôt : « C'était crevant ces vacances, j'ai pas arrêté de me battre... tous les soirs, on s'est battus ! »

D'autres diront : « J'avais le droit de faire de la playstation toute la journée si je voulais, d'ailleurs, j'ai fini mon nouveau jeu ! »



En fait, ce sont les profs qui font le plus la gueule. Mines fatiguées, ils pensent déjà aux vacances de Noël, qui sont encore loinnnnnnn, au fait que c'est vacances sont trop courtes, et qu'en plus on reprend un jeudi, ça n'a aucun sens, de commencer une semaine un jeudi.. À peine le temps de s'y remettre, et le week-end est déjà là...



À la cantine, Hector a repéré une petite d'un autre collège. Ronde comme une petite caille, avec un grand sourire et des boucles d'oreille en étoiles qui se balancent au rythme de ses pas. Il en parle avec Illies pendant qu'on fait la queue pour manger, et je comprends que ça fait un moment que les deux loustics se jettent des regards en coin. D'ailleurs, il n'arrête pas. À intervalles réguliers, il demande « Dis, ta vu, là ! Elle m'a bien regardé !? » Illies ne répond trop rien, et moi je me marre.

Finalement, il envoie en grand renfort QUATRE de ses copains pour aller lui parler, à table. David me demande : « Mais, qu'est-ce qu'ils foutent, on est à la bourre, pourquoi ils vont se balader comme ça ? » Je lui explique, il se marre aussi, et nous voilà plongés dans l'univers des amours de collèges. Heureusement, l'affaire est vite réglée. Les quatre reviennent tous avec le sourire aussitôt, la perche a été bonne. Je ne sais pas comment ils ont pu expliquer avec délicatesse la situation en deux minutes chronos, qui plus est à 4, ce qui sous-entend qu'ils parlaient sans aucun doute tous en même temps, mais la mission semble réussie.

En sortant, Hector échange quelques mots avec elle, et puis rien. Elle part. Je lui demande :

— Alors, alors, t'as chopé son numéro de portable ?

— « Nan, son adresse Msn.... » sourire niais et yeux dans le vague.



Cette cantine est vraiment pourrie. On arrive les derniers, et on fait la queue une demi-heure. Quand c'est notre tour, on attend quand même, parce que les cuistots font cuire 2 steaks par 2 steaks, alors qu'on est trente. Au final, on doit se dépêcher de bouffer, et quand les derniers passent, les premiers ont déjà fini. Pour couronner le tout, c'est dégueulasse et on a pas le choix : On est les derniers, et au lieu de nous proposer comme aux autres plusieurs types d'entrées, de dessert, de fromages et de yaourts, il ne reste que la salade dégueulasse que les autres n'ont pas prise, la crème dessert gélatineuse et deux fromages qui se courent après. Les yaourts, il n'y en a plus.

Le cuisinier nous fait des assiettes ridicules, vraiment. La première fois, j'ai cru qu'il me faisait une blague, alors j'ai gardé mon assiette tendue, souriante. Et maintenant, je demande : « Excusez-moi, est-ce que je pourrais avoir un peu plus de pommes de terres ? » Il dit « bien sûr ! », mais secoue un peu sa louche au-dessus de mon assiette pour qu'une ou deux patates y tombent... Alors, je fais comme au lycée, je prends plein de pain, et je me bourre de mayonnaise. Voilà pourquoi les repas ne sont pas équilibrés, dans les cantines !

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