samedi 2 mai 2009

Vendredi 16 Novembre

— « Oh bonhomme, on ne passe pas par là, c’est interdit ! »

Il se retourne, son sourire bagué tendu vers moi.

— « Je suis pas un bonhomme, moi, je suis un méchant homme ! »


Vendredi, les gamins étaient plus calmes, enfin un peu plus. Les collés ne sont pas venus, sauf une, alors c’était plutôt tranquille comme aprèm. En première heure, j’ai surtout eu des 6es et 5es, donc assez maitrisables. On était dans la salle d’une prof, toute décorée de panneaux divers, expliquant les règles de grammaire, ou rappelant de s’exprimer fort et pas trop vite quand on dit une poésie. Une gamine me dit :
— Ouais, elle est trop nulle c’te prof, c’est à la maternelle que les salles elles sont comme ça ! Nous on est plus à la maternelle hein !

Ghozie, la si timide Ghozie qui parle si doucement, répond à cette grande perche de quatrième :

— Madame Visou, elle est gentille.

Et ça a suffi à faire taire l’autre.



Grande conversation avec des petits sur qui est né au bled et qui n’y est pas né. Puis, sur qui habite aux Marguerites et qui habite aux Lilas… Finalement, Sofien à Rayan :
— Ta gueule, toi, avec ta tour à trois étages, là !
— Moi ? ! J’habite au 7e !! Nan, j’rigole, j’habite au troisième…

Parce que « j’rigole » est l’expression de loin la plus courante. Quoiqu’ils disent, ils te diront « j’rigole » ensuite. Ils ne me surprennent plus, maintenant. Je sais que le début de leur phrase, c'est quand ils rigolent. Il faut faire semblant d'être étonnée/fâchée/surprise, puis attendre qu'ils disent ce qu'il se passe vraiment.

Mais se méfier, parfois, un « j'rigole » peut en cacher un autre !


J’en suis venue à me dire que ce sont de sacrés farceurs.

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